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    Poème de Charles Baudelaire "Delphine et Hippolyte" (Les Fleurs du Mal) adapté en chanson par D Saez....

    Avons-nous donc commis une action étrange ?
    Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi
    Je frissonne de peur quand tu me dis: "Mon ange !"
    Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

    Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
    Toi que j'aime à jamais, ma sœur d'élection,
    Quand même tu serais une embûche dressée
    Et le commencement de ma perdition !

    Quand même tu serais une embûche dressée
    Et le commencement de ma perdition !

    “Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer ?

    Maudit soit à jamais le rêveur inutile
    Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
    S'éprenant d'un probléme insoluble et stérile,
    Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !

    Celui qui veut unir dans un accord mystique
    L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
    Ne chauffera jamais son corps paralytique
    À ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !

    On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître !
    Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
    Cria soudain : "Je sens s'élargir dans mon être
    Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur!

    Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
    Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
    Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
    Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang

    Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
    Et que la lassitude améne le repos !
    Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde
    Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux !"

    Descendez, descendez, lamentables victimes,
    Descendez le chemin de l'enfer éternel !
    Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes
    Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel

    Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes ;
    Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
    Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
    Et pénétrent vos corps de leurs parfums affreux
    “Hippolyte, cher cœur, que dis-tu de ces choses ?
    Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
    L'holocauste sacré de tes premières roses
    Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?

    Hippolyte, Ô ma soeur! Tourne donc ton visage,
    Toi, mon âme et mon tout et ma moitié,

    Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
    Pour un de ces regards charmants, baume divin,
    Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
    Et je m'endormirai dans un rêve sans fin !


  • Commentaires

    1
    damien
    Jeudi 12 Janvier 2006 à 16:05
    saez
    vous avez de très bon gouts :) mais je croyai que ce poeme etait repri de "femmes damnées" (baudelaire aussi).
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    2
    Jeudi 12 Janvier 2006 à 16:08
    C'est le même :)
    Il s'appelle "Femmes damnées (Delphine et Hippolyte)"
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